EDITO
Chers Sarriannais, Chers Loriollais,
Pour le 7e dimanche consécutif, nous sommes privés de pouvoir nous rassemblés, contraints de rester confinés dans nos maisons. L’Evangile de ce jour, les disciples d’Emmaüs sont pour nous un vrai clin « d’Dieu ». En effet, les deux disciples reviennent au point de départ, désemparés, décontenancés. Ils avaient tout quitté pour suivre Jésus, quitté famille, amis, travail, position sociale pour suivre celui qu’ils pensaient être le Messie, celui qui allait sauver Israël... et, n’ayant pas encre eu la connaissance de la Résurrection, ils rentrent désespérer.
C’est au milieu de leur désespoir que Jésus vient à leur rencontre. Dans toutes nos difficultés, dans toutes nos faiblesses, dans toutes nos souffrances, Jésus ne nous abandonne Jamais. Il est là, il vient, il nous prends par la main faisant route avec nous et nous donnant de vraies raisons d’espérer. Il leur montre que tout ce qui arrive (la mort et la résurrection de Jésus) était annoncé dans les Écritures ! Il ouvre leur coeur à une vraie espérance.
Cette semaine, en regardant les réseaux sociaux, j’ai réécouter une chanson bien connue dans le scoutisme, qui a été repris par les petits chanteurs à la croix de bois, qui dis ceci :
"L’ espérance est un trésor
Même le plus noir nuage a toujours sa frange d’or"
Ceci est profondément juste. Oui dans ces temps qui peuvent être difficiles, regardons les belles actions, les belles initiatives... La Charité théologale est vraiment à l’oeuvre. A chaque fois que nous prenons des nouvelles d ’une personnes, que nous allons visiter une personnes isolée, que nous fabriquons des masques pour les autres, nous faisons vraiment oeuvre de Charité, et nous mettons notre foi en oeuvre ! Oui, nous sommes surprenant et merveilleux :)
C’est grâce à l’Eucharistie qu’ils le reconnaissent. L’institution de l’Eucharistie du Jeudi Saint leur a tellement marqué, a tellement été fort et puissant de la part de Jésus, tellement nouveau, qu’ils n’ont pu que reconnaître Jésus à la fraction du Pain. Nous aussi, même si nous n’avons pas la possibilité d’y assister réellement, nous attisons notre faim et notre désir eucharistique. Leur cheminement les conduits à l’Eucharistie, qui est, comme le dis le concile Vatican II, source et sommet de toute la vie chrétienne.
Comme les disciples d’Emmaüs, vivons ce temps comme un pèlerinage, comme quelque part un nouvel exode. En route avec Jésus, laissons nous transformer par sa Parole afin de pouvoir « refaire » notre première communion dès que nous pourrons nous rassembler.
Père Jean Luc, votre curé.
Le 10 Mai 2020
On en avait beaucoup parlé depuis plus d’un an avec notre démarche sur les saints. Le 10 Mai aurait du avoir un grand rassemblement diocésain. Celui est annulé , mais pas totalement. Internet pourra nous rassembler. Regardez bien la vidéo :
Ouverture des Eglises
Avec votre attestation, en profitant de faire vos courses, n’hésitez pas à venir prier dans nos églises ! Elles sont souvent ouvertes, non pas seulement pour les aérer, amis surtout pour vous permettre de venir facilement y prier.
Sarrians : de 9h00 à 18h00 (minimum)
Loriol : de 9h00 à 12h00 (minimum)
Pour aller plus loin :
Vous avez remarqué certainement le parallèle (on dit « l’inclusion ») entre les deux formules « leurs yeux étaient aveuglés » (verset 16) et « alors leurs yeux s’ouvrirent » (verset 31) ; ce qui veut dire que les deux disciples d’Emmaüs sont passés du plus profond découragement à l’enthousiasme simplement parce que leurs yeux se sont ouverts. Et pourquoi leurs yeux se sont-ils ouverts ? Parce que Jésus leur a expliqué les Ecritures.
« Partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans toute l’Ecriture ce qui le concernait ». J’en déduis que Jésus-Christ est au centre du projet de Dieu qui se révèle dans l’Ecriture.
Il ne faudrait pas réduire pour autant l’Ancien Testament à un faire-valoir du Nouveau. Lire les prophètes comme s’ils n’annonçaient que la venue historique de Jésus-Christ, c’est trahir l’Ancien Testament et lui enlever toute son épaisseur historique.
L’Ancien Testament est le témoignage de la longue patience de Dieu pour se révéler à son peuple et le faire vivre dans son Alliance. Les paroles des prophètes, par exemple, sont d’abord valables pour l’époque où elles ont été prononcées.
Il ne faut pas oublier non plus que la lecture qui consiste à considérer Jésus-Christ comme le centre de l’histoire humaine et donc aussi le centre de l’Ecriture est une lecture « chrétienne », les Juifs en ont une autre... Nous sommes d’accord entre Juifs et Chrétiens pour invoquer le Dieu Père de tous les hommes et lire dans l’Ancien Testament la longue attente du Messie.
Mais n’oublions pas que la reconnaissance de Jésus comme Messie n’est pas une évidence ! Elle le devient pour ceux dont les yeux « s’ouvrent » d’une certaine manière. Et alors leur coeur devient « tout brûlant » comme celui des disciples d’Emmaüs.
On aimerait connaître évidemment la liste des textes que Jésus a parcourus avec les deux disciples d’Emmaüs ! A la fin de ce parcours biblique avec eux, Jésus conclut : « Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? » Je m’arrête sur cette formule qui représente une vraie difficulté pour nous : car elle se prête à deux lectures possibles :
Première lecture possible : « Il fallait que le Christ souffrît pour mériter d’entrer dans sa gloire ». Comme si il y avait là une exigence de la part du Père. Mais cette lecture est une « tentation » qui trahit les Ecritures ; elle présente la relation de Jésus à son Père en termes de « mérite », ce qui n’est nullement conforme à la révélation de l’Ancien Testament et que Jésus a développée : que Dieu n’est que Amour et Don et Pardon. Avec Lui, il n’est pas question de balance, de mérite, d’arithmétique, de calcul. Il est vrai que le Nouveau Testament parle souvent de l’accomplissement des Ecritures, mais ce n’est pas dans ce sens-là, nous y reviendrons tout à l’heure.
Alors il y a une deuxième manière de lire cette phrase « Il fallait que le Christ souffrît pour entrer dans sa gloire » : la gloire de Dieu, c’est sa présence qui se manifeste à nous ; or Dieu est Amour. On pourrait donc transformer la phrase en « Il fallait que le Christ souffrît pour que l’amour de Dieu soit manifesté, révélé ».
Or, je crois que Jésus a donné lui-même d’avance l’explication de sa mort lorsqu’il a dit à ses disciples : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». C’est-à-dire, il fallait que l’amour aille jusque-là, jusqu’à affronter la haine, l’abandon, la mort pour que vous découvriez que l’amour de Dieu est « le plus grand amour ».
Pour que nous découvrions jusqu’où va l’amour de Dieu, qui est tellement au-dessus de nos amours humaines, tellement impensable, au vrai sens du terme, il fallait qu’il nous soit révélé... et pour qu’il nous soit révélé, il fallait qu’il aille jusque-là.
« Il fallait » ne veut donc pas dire une exigence de Dieu mais une nécessité pour nous. Dire que les événements de la vie de Jésus « accomplissent les Ecritures »1, c’est dire que sa vie tout entière est révélation en actes de cet amour du Père, quelles que soient les circonstances, y compris la persécution, la haine, la condamnation, la mort.
La Résurrection de Jésus vient authentifier cette révélation que l’amour est plus fort que la mort.
Marie Noëlle THABUT