La table du gros souper le 24 décembre au soir
Trois nappes blanches sont mises l’une sur l’autre ; elles symbolisent la Trinité selon certaines traditions. Elles peuvent aussi être un souvenir de Jésus, Marie et Joseph.
Trois aussi est le chiffre des trois services du repas de la veille de Noël : poissons et légumes, desserts et café.
La dernière explication possible est la mise en place de la table pour les trois repas : le gros souper du 24 au soir, le repas de midi du 25 et le repas du midi du 26, appelé « deuxième fête de Noël » ; on enlève après chaque repas la nappe qui a servi.
Sur ces belles nappes, étaient disposés des assiettes peintes, des couteaux à manches de nacre et des cristaux. Durant le Bénédicité, la mère de famille déposait sept roses de Jéricho dans une jatte remplie d’eau claire. Tout au long du repas, les fleurs reprenaient vie et s’épanouissaient au moment des desserts. Cette crucifère est une plante hygrométrique en forme de thym, originaire d’Arabie, de Syrie et d’Égypte. Retirée de l’eau, elle se recroqueville à nouveau et peut resservir des années durant. Cette plante figure sur la liste des objets de dévotion, ce qui lui confère une valeur religieuse et sacrée. Aujourd’hui on confond cette fleur avec l’hellébore noir « rose de Noël ».
Les sietoun = petites assiettes de blés semées pour la Sainte-Barbe
accompagnées de trois bougies et des coupes de fruits ; le tout reste
sur la table pendant les fêtes de Noël.
Après les quatre semaines de jeûne (avant le Concile de Vatican II), le repas de la veille de Noël pouvait apparaître pantagruélique. Le menu était établi en fonction des produits de la saison, de la région et de la tradition.
Les plats :
Les escargots petit-gris
Les crouzets (farcis de noix, de courge et de gruyère)
La morue ou l’anguille
La carde
L’épinard
Les blettes
La salade additionnée de branches de céleri avec une sauce à l’anchois
Les desserts :
Chaque famille et chaque village a ses habitudes. L’important est qu’il y en ait beaucoup. Le chiffre 13 a été fixé tardivement, en 1925, par un félibre d’Aubagne, le Dr Fallen, pour remplacer la tradition perdue des 13 pains « calendals » (1 gros et 12 petits symbolisant le Christ et ses 12 apôtres).
Le tout est arrosé de vin cuit.
La pompe à l’huile d’olive
La fougasse à l’anis
Les nougats noir et blanc
Les dragées ou pralines
Les mendiants représentant les quatre ordres religieux : figues, raisins secs, amandes, dattes
Les fruits frais : pommes, poires, mandarines, sorbes
Les confiseries : fruits confits, confiture de méréville, oreillettes